Pendant un an et demi, je me suis astreinte à une discipline insoutenable à long terme : nous faire, à mon mari et moi, cinq ou six fois par semaine, un grand jus de légumes frais, pour remplacer le dîner.

Oh, ça donnait des résultats, quand même! Vitalité accrue. Teint frais, cheveux brillants.

Mais peu de perte de poids… et à quel prix. Ça prenait un temps fou : laver, éplucher, peler, couper une grande quantité de légumes; faire le jus avec mon extracteur à 250$, puis boire (parfois, le résultat était heureux… parfois beaucoup moins, trop d’oignon, pas assez de pommes, pas assez de citron, et en plus, il fallait varier pour tromper l’ennui!), et ensuite laver les innombrables parties de l’extracteur à jour dont la plus difficile et délicate à nettoyer, le filtre… Tout ça, tous les jours. Et je ne vous dis pas ce que ça nous a coûté en épicerie… c’est dingue.

En janvier 2016, déprimée par mon poids malgré ces mois d’efforts et d’expérimentation avec mon extracteur, en désespoir de cause, j’ai décidé de faire un sevrage complet du sucre. Que ça a été difficile! Psychologiquement bien sûr, mais physiquement aussi. Maux de tête, fatigue.. durant des jours.

Ajoutons à mes jus frais quotidiens et mon sevrage du sucre, une discipline obsessive de jogging hebdomadaire (5 à 6 fois par semaine), j’ai fini par perdre un peu de poids. De janvier à juin 2016, je suis passée de 184 livres, à 171. Et là encore… à quel prix? Allais-je pouvoir tenir un tel rythme? Et combien de temps? Et quand je reprendrais mon poids (ce qui arrivait toujours), j’en reprendrais combien? Et je finirais où?

C’est alors que j’ai reçu une info-lettre qui allait enfin changer ma vie pour le mieux, et pour de bon. Je recevais régulièrement ces courriels concernant la médecine alternative. Généralement, je lisais en diagonale. Mais ce courriel-là m’a captivée.  Tout ce que je lisais avait du sens. C’était logique, c’était compréhensible en regard de l’évolution de l’homo sapiens que nous sommes, de notre mode de vie moderne, en comparaison avec notre mode de vie d’avant, alors que nous n’avions pas accès à la nourriture n’importe où et n’importe quand, et dans toutes les quantités.  J’ai décidé d’essayer. Par moi-même, et sans plus attendre.

J’ai commencé par faire un jeûne de 16 heures, un dimanche. Devant mon succès, j’ai refait l’expérience le dimanche suivant. C’était tellement facile et ça avait tellement de sens que je n’ai pas tardé plus longtemps : j’ai intégré le jeûne à ma routine quotidienne. Je n’ai plus jamais arrêté depuis.

Tous les jours, je dînais vers midi, je faisais une collation en après-midi, je soupais vers 17h30, je prenais une dernière collation vers 20h, et hop, à jeun jusqu’au lendemain midi.  Mais j’avais tellement peur d’avoir faim que je me forçais à manger jusqu’à la toute dernière minute avant 20h, et je mangeais beaucoup à mes repas! Après quelques semaines, j’ai commencé à me trouver ridicule. Pourquoi me forcer? De quoi j’avais peur, au juste? Alors j’ai arrêté de me forcer, et j’ai commencé à calmer mes angoisses alimentaires. Je commençais à comprendre à quel point je mangeais pour des raisons qui n’avaient souvent rien à voir avec la faim. La vraie faim. Je mangeais par peur d’avoir faim. C’est complètement différent.

Réalisant que je n’avais plus vraiment faim rendue à 19h45, et après deux mois de jeûne de type « 16/8 » (16 heures de jeûne, 8 heures d’alimentation), je suis passée naturellement à un jeûne quotidien de 18/6 (dîner à midi, souper vers 17h30, repas terminé vers 18h, et jeûne jusqu’au midi suivant).

Côté poids, ce n’était pas encore spectaculaire. Je perdais! mais lentement. Mais c’est en commençant à mesurer mon tour de taille que j’ai vu : je fondais du ventre, cette partie dont on dit qu’elle est si importante pour notre santé. Je perdais des centimètres.  C’était bien. J’étais contente. Mais ce qui me motivait le plus à continuer, c’était que je réalisais, petit à petit, que ce mode de vie m’apprenait à vraiment comprendre la psychologie de mes compulsions alimentaires, je comprenais que mes peurs de manquer de nourriture m’avaient rendue affamée en permanence, que j’avais beaucoup mangé dans ma vie, et que ça m’avait coûté des années de vie en santé et beaucoup d’argent en épicerie!

Mieux : je sentais que j’étais, enfin, sur la piste d’un mode de vie que j’allais pouvoir suivre pour le reste de mes jours, et qui me permettrait de régler mes problèmes de poids, et de santé, pour de bon. Enfin…

Et j’avais raison. C’était effectivement « pour de bon ». Car j’ai connu, à travers cette expérience, des rechutes de compulsion alimentaire. Oh oui. Je me suis bourré la face plusieurs fois! Je ne me suis pas privée. J’ai mangé de la poutine quand ça me tentait. De la crème glacée. Des crottes au fromage. J’ai mangé ce dont j’avais envie. Je me suis dit que pour être capable d’envisager continuer à vivre ainsi indéfiniment, il fallait que j’évite de me frustrer de mes envies les plus fortes. Tant que je continuais à jeûner quotidiennement, je m’accordais les plaisirs qui me tentaient. C’est ce que j’ai fait, et que je fais toujours!

Mais surprise! J’avais de moins en moins envie de « cochonneries ». Quand j’arrivais, chaque jour, à la dernière demi-heure de jeûne juste avant de prendre mon premier repas, je me surprenais à fantasmer sur cette juteuse orange, ou ma fabuleuse salade de quinoa, et oh, un avocat! des amandes, et des pistaches! un fromage de chèvre, que c’est sublime!… Tout devenait savoureux, jouissif. J’adorais manger. Et je mangeais à mon goût, avec plaisir, et goulûment. À travers cela, oui, parfois, des chips, des biscuits, des frites… mais beaucoup moins souvent qu’avant.

Un an et demi plus tard, je continue ce mode de vie. Je suis maintenant rendue à jeûner chaque jour environ 22 heures, et je mange durant les deux heures qui restent. Ces deux ou trois heures d’alimentation quotidienne, je les déplace en fonction de mes besoins, des saisons, de mon état psychologique. Vers la fin de l’été dernier, je mangeais de 16h à 18h. L’automne, c’était plutôt de 14h à 16h. En ce moment? Je mange entre midi et 14h, et quand je suis dans mes SPM, je mange plus, et plus sucré, et je ne me rends pas malade avec ça. Tant que je continue de le faire quotidiennement, ça fonctionne. Je m’ajuste. Tout simplement. Je mange trop pendant quelques jours? Je me planifie un jeûne de 48 heures, ou même 72.

J’ai perdu plus de 35 livres. Je porte du medium, et souvent, du small. Du 4 ans dans certains vêtements. Mon tour de taille est d’environ 73 centimètres, et mon indice de masse corporelle est autour de 23,8. Je n’en reviens pas. Mais dans mes rêves les plus fous… je ne croyais jamais retrouver la taille de mes 28 ans. Jamais. Je me sens bien dans mes jeans, je n’ai plus peur de m’assoir dans un divan et de sentir mes bourrelets sortir de partout. Je suis enchantée par mon reflet dans le miroir. Je me sens en forme, rajeunie. Mon système immunitaire est plus solide. Mon visage est plus joli, ma peau est plus belle. Et je ne suis plus obligée de courir comme une perdue, quatre ou cinq fois par semaine, en calculant mon kilométrage de façon obsessionnelle, car je n’ai plus besoin du sport pour maintenir mon poids! Je le pratique maintenant pour le plaisir, et pour d’autres bénéfices santé.

Et en janvier 2016, j’ai réussi à convaincre mon mari d’essayer. Du jour au lendemain, il l’a fait, et c’est maintenant, pour lui aussi, un mode de vie.

C’est tellement simple, tellement facile, et tellement économique!

Olivia Pelka

Lectures recommandées :

  • Le Code Obésité (Jason Fung)
  • The complete guide to fasting (Jason Fung)

Statistiques personnelles:

  • Poids en février 2016 : 184 livres. Tour de taille : 90 cm environ. IMC : 29,9.
  • Poids ce matin, 20 février 2018 : 146 livres. Tour de taille : 73 centimètres.  IMC : 23,9.
  • Objectif d’ici l’été : 135-138 livres, avec l’aide du jogging, qu’il me tarde de reprendre avec le printemps!
Olivia Pelka