Campagne de peur sur l’alimentation cétogène

Ignorer les principaux mythes sur l’alimentation céto

Voici une traduction libre et adaptée de l’article Ignoring the mainstream myths about low-carb ketogenic eating par la journaliste canadienne Anne Mullens

Je me suis toujours imaginée être une personne sympathique qui ne commence pas les chicanes. J’ai appris avec mes nombreuses années d’interactions publiques qu’il était généralement plus efficace de traiter les problèmes de la vie avec un calme rationnel, sans émotion, et avec gentillesse, dans la mesure du possible…

Mais, « soupir », parfois ce n’est pas facile.

Les mensonges, les demi-vérités, les faussetés, les déclarations incompétentes qui prolifèrent ces jours-ci à propos de l’alimentation cétogène m’ont irritée et mise en colère.

J’ai dû me retenir récemment d’envoyer des courriels indignés, sarcastiques et factuels au sujet d’articles dont la recherche a été bâclée ou contre des articles carrément biaisés basés sur des conflits d’intérêts financiers connus de tous et qui circulent dans les médias grand public.

Ce n’est pas une mode et nous ne sommes pas des idiots qui ne savons pas ce que nous faisons 

Au cours des dernières semaines, des articles de céto-diffamation apparaissent partout décrivant l’alimentation cétogène comme étant le dernier régime à la mode, complètement ridicule et que nous, les adeptes, sommes trop stupides ou crédules pour reconnaître qu’il est :

1) nuisible pour notre santé
2) inefficace ou irréaliste
3) le terreau de nos futurs problèmes de santé (ou celui de nos enfants)
4) insoutenable pour les gens ordinaires
5) mauvais pour la planète

Tout ceci me rend triste, en particulier parce que beaucoup d’entre nous avons connu des améliorations spectaculaires de notre santé en coupant les glucides et en augmentant les lipides. J’ai peur pour toutes les personnes qui ne recevront pas l’aide vitale dont elles ont besoin et dont elles pourraient bénéficier parce que leur journal ou magazine favori, ou un blogueur influent, a endossé une opinion basée sur des faussetés et que cette opinion les dissuade d’essayer.

Je reçois des notifications par courriel chaque fois que les mots « faible en glucides », « faible en glucides, élevé en gras », « LCHF », « cétogène » ou « céto » apparaissent dans des publications en ligne. Durant les six dernières semaines, j’ai reçu des dizaines d’alertes chaque jour. La hausse est principalement due au fait qu’en janvier, les histoires de diètes et de programmes d’entraînement pullulent, et partiellement parce que le céto émerge soudainement de l’obscurité pour devenir une tendance (incomprise) à la mode. Trois ans auparavant, lorsque j’ai commencé à parler de « céto », personne ne savait de quoi je parlais. Maintenant, de plus en plus de personnes en ont entendu parler par une de leurs connaissances, au minimum.

Certaines histoires et certains rapports représentent des avancées fantastiques dans la reconnaissance d’une légitimité de l’alimentation cétogène. Par exemple, le 16 janvier 2018, le très influent journal de l’Association Médicale Américaine (JAMA), qui est un journal médical révisé par les pairs et qui est lu par un très grand nombre de médecins en Amérique du Nord, a publié un article favorable sur les utilisations thérapeutiques de l’alimentation cétogène. Le fait de soumettre une telle information aux yeux de milliers de médecins augmente les chances que ceux-ci la recommandent à leurs patients. Les médecins sont, après tout, une source d’information médicale digne de confiance aux yeux des patients. Comme le savent déjà beaucoup de gens qui lisent le présent article, il suffit souvent d’un essai de deux semaines avec l’alimentation faible en glucides pour devenir convaincu. Bien que l’alimentation faible en glucides puisse ne pas fonctionner pour tout le monde, une fois que vous avez fait l’expérience des effets positifs de cette alimentation, et surtout si vous vous rendez compte que vous ne vous êtes pas senti aussi bien depuis des années, vous aurez tendance à l’adopter pour la vie.

Il vaut mieux opérer des organes sains que de recommander l’alimentation céto? Insensé!

Une publication qui nous fait avancer d’un pas est souvent liée à une publication qui nous fait reculer d’un autre. Dans la même édition du journal de l’Association Médicale Américaine (JAMA) se trouvaient également deux articles faisant la promotion de la chirurgie bariatrique pour la perte de poids et le renversement du diabète de type 2. Un des articles comparait deux types de chirurgie bariatrique et l’autre était une présentation très positive d’une gastrectomie en manchette pour les patients. Il s’agit d’une procédure au cours de laquelle on coupe littéralement l’estomac de moitié. Aucun des articles ne mentionne, à aucun moment, la possibilité d’encourager les patients à essayer l’alimentation cétogène avant de sortir le scalpel.

Cela me stupéfait et m’enrage que des organisations médicales clés ainsi que des experts recommandent vivement des interventions chirurgicales invasives, qui comportent des risques de complications potentiellement sérieuses et qui enlèvent une partie d’un organe sain et fonctionnel, alors qu’ils rechignent à conseiller ou à soutenir un patient dans au moins un essai de l’alimentation faible en glucides. C’est insensé.

Toujours la même rengaine

Il est tout aussi frustrant de constater que des publications influentes et très populaires réunissent les mêmes vielles rengaines, vantant les mêmes vieux conseils « mangez plus de fruits, de légumes et de grains » ou « mangez moins, bougez plus » que nous entendons depuis des années. Ces conseils sont, pour la majorité d’entre nous, complètement inefficaces. C’est exactement ce que le US News et World Report a fait en janvier dans son palmarès des meilleures diètes, lequel a placé l’alimentation cétogène au dernier rang comme étant la pire. Heureusement, Nina Teicholz et Gary Taubes ont écrit un article en réfutant les arguments dans le Los Angeles Times. Malheureusement, les personnes qui liront le palmarès original ne liront probablement pas cet article de réfutation.

J’ai été tout particulièrement irritée aussi par un article écrit par une nutritionniste qui travaille avec des patients atteints du syndrome du côlon irritable. « L’alimentation cétogène est simplement mauvaise »  a-t-elle dit. Continuant dans son raisonnement, elle affirme que cette alimentation causerait de sérieux problèmes digestifs et augmenterait le risque de cancer colorectal. Cette affirmation ne repose pas sur des études claires et précises, mais plutôt sur le fait qu’elle suppose que la viande rouge est toujours présente en grande quantité dans le cadre d’une alimentation cétogène. Dans les faits, l’alimentation faible en glucides peut être faible ou modérée en viande, ou même végétarienne. De plus, les recherches qui associent la consommation de viande rouge et le cancer comportent de sérieuses faiblesses. Pourtant, elle affirme sans broncher que « le régime cétogène est l’exemple typique d’un régime alimentaire à risque élevé de cancer. »

Ce qui a contribué le plus à mon irritation est le fait que je venais justement d’écrire un article basé sur des recherches scientifiques à propos des bénéfices de l’alimentation faible en glucides chez les patients atteints du syndrome du côlon irritable. Ces recherches ont démontré que des améliorations dramatiques des symptômes étaient très communes. Les personnes atteintes de ce problème de santé embarrassant et socialement isolant qui peut gâcher la qualité de vie pendant des décennies sauront généralement en deux semaines si l’alimentation faible en glucides améliore leurs symptômes. Ce qui me fâche le plus, c’est que cette experte très influente fait inutilement peur aux lecteurs, ce qui aura sans doute pour effet de les dissuader d’essayer ce traitement simple et potentiellement efficace, et qu’elle n’a clairement fait aucune recherche approfondie.

Délires et peurs

Dans la même veine, une diététicienne influente qui écrit pour Good Housekeeping a écrit en janvier : « Le régime cétogène est de la m… pour perdre du poids ». Dans son délire quelque peu irrationnel, elle évoque le spectre de taux plus élevés de cancer et d’ostéoporose, sans aucune preuve de recherche scientifique à l’appui, comme étant des raisons de rester à l’écart de cette alimentation. J’étais consternée en songeant à l’énorme dommage qu’elle pouvait causer à ses lecteurs, en particulier à ceux qui souffrent d’un diabète avancé et qui ont un risque réel d’amputation, de cécité, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’insuffisance rénale. Ils seront effrayés par des allégations non fondées de cancer futur et, de ce fait, ne tenteront probablement jamais de renverser leur diabète de type 2 avec la réduction des glucides. 

Même des auteurs qui sont en apparences favorables à l’alimentation faible en glucides et cétogène me déconcertent avec leurs déclarations erronées ou fausses. Un auteur pour Vogue Inde a écrit « Six recettes céto quand vous êtes sur la route », mais n’a évidemment jamais étudié ni essayé l’alimentation céto elle-même. Elle utilisait simplement « céto », un mot clé populaire, pour obtenir plus de visites sur la page. Son article commence avec cette bourde monumentale : « Un niveau de glucides bas signifie un niveau bas de satiété, donc il est normal de se sentir affamé quand vous êtes céto. » Quiconque a passé une seule minute à s’informer sur l’alimentation céto, ou même a essayé ne serait-ce que quelques jours de cette alimentation, sait que l’un de ses plus grands avantages est la réduction drastique de l’appétit et la disparition des fringales. Mais ensuite, en lisant ses recettes, elle inclue du miel, des fruits de la passion et d’autres ingrédients non-céto… Alors peut-être qu’elle était vraiment affamée avec sa soi-disant « céto ».

Ce qui me frustre le plus à propos de cette désinformation, c’est que j’ai passé 30 ans de ma vie professionnelle en tant qu’auteure santé dans les médias grand public. Je connais les pressions de délais. Je connais la tendance à se tourner vers des « experts » reconnus et établis dans des rôles académiques ou organisationnels et qui vantent si souvent le statu quo. Au cours des trois dernières décennies, j’ai écrit des dizaines d’articles sur l’alimentation et l’exercice. Mais je suis toujours au fait des recherches les plus récentes, pour connaître les nouveautés, les controverses et les changements en devenir.

Quand on ne peut plus citer la ligne officielle du parti

C’est en faisant des recherches, justement, que je suis tombée sur l’alimentation faible en glucides et cétogène. Cela semblait tellement sensé, tellement incroyable et tellement révolutionnaire que je devais l’essayer. Je me suis immédiatement rendu compte que de faire la promotion de l’alimentation faible en gras et à haute teneur en grains et céréales et en fruits et légumes ne tenait plus la route. Ma santé s’est rapidement améliorée et mon expérience s’est ensuite étendue à la santé de ma famille et de mes amis.

En fait, je ne veux plus travailler pour les médias grand public parce que je refuse de communiquer avec les organisations qui s’occupent de diabète ou de l’obésité afin d’obtenir la citation officielle d’un administrateur qui répète encore une fois que les gens « doivent manger moins et bouger plus ». Je ne peux plus le faire. Je ne peux pas contribuer à la désinformation quand je sais que ce n’est pas vrai.

Il y avait une résistance palpable provenant de mon éditeur et des publications pour lesquelles j’écrivais d’accepter des histoires qui proposaient une approche faible en glucides et cétogène pour une perte de poids, pour le traitement du diabète ou pour l’amélioration de la santé. Ils rejetaient mes arguments. Ils ne voulaient pas se risquer avec une nouvelle approche. Ils voulaient, au contraire, emprunter le vieux chemin sûr jusqu’à ce que la vieille garde change. Les médias grand public suivent, ils ne mènent pas la danse.

Les cinq étapes de l’alimentation cétogène

Ma colère m’a surprise. Mais pourquoi devrais-je m’en soucier? Ça m’a frappée l’autre jour que, tout comme les cinq étapes du deuil d’Elizabeth Kubler Ross, il y a aussi cinq étapes personnelles du parcours céto et j’en suis à la quatrième et cinquième étape. Les voici :

  • Scepticisme : Est-ce possible que cette façon de manger élimine les fringales, n’entraîne aucun sentiment de privation et fasse perdre du poids? Est-ce possible qu’elle corrige réellement les problèmes métaboliques et génère un sentiment de bien-être? Comment se fait-il qu’on nous dit depuis des années de rester loin du gras et de faire le plein de céréales et de glucides?! Je ne suis pas trop sûre, mais je suppose que je vais essayer.
  • Emballement : C’est vrai! C’est incroyable! Je me sens bien! Le poids diminue presque sans effort. Mes problèmes de santé s’améliorent! Je diminue ma médicamentation. C’est fantastique!
  • Promotion personnelle : Je ne peux pas m’arrêter d’en parler. Je dois le dire à mes amis et à ma famille. Je dois poster des photos et commenter sur Facebook et Reddit. Lors des fêtes, je dois dire à tous ceux qui veuillent écouter à quel point manger gras est bon!
  • Irritation/colère : Comment les grands organismes de santé, les gouvernements, les associations médicales et les autres groupes peuvent-ils continuer à ne pas faire la promotion d’une alimentation céto faible en glucides? Comment peuvent-ils encore colporter des informations périmées qui rendent les gens malades? Comment peuvent-ils continuer à couper les pieds des diabétiques et l’estomac des obèses, sans étudier de façon rationnelle l’utilisation d’une alimentation à faible teneur en glucides? Comment est-ce que des mensonges comme le faible en gras et les calculs de calories peuvent encore se propager? C’est scandaleux!
  • Propagation : Je dois contribuer à répandre le mot à l’extérieur de mon cercle personnel. Je dois donner à mon médecin des livres et des articles crédibles et bien documentés. Je dois aider à corriger la désinformation. Je vais ignorer la vieille garde et ferai de mon mieux pour rendre disponible de l’information juste et fiable.

La nécessité d’un discours clair, calme, mais efficace est ce qui me rend si reconnaissante du site Internet Diet Doctor. Sa collecte quotidienne du meilleur de l’information au sujet de l’alimentation faible en glucides et cétogène constitue un forum crédible et convaincant pour des discussions éclairées et le partage de recherches de pointe.

Nous ne pouvons pas compter sur les médias traditionnels et leurs chroniqueurs pour partager des rapports équitables et équilibrés. C’est donc à nous, les personnes dont la vie a été irrévocablement changée pour le mieux, de passer le mot et de partager des articles importants.

Et au fur et à mesure que notre nombre croît, les soi-disant « experts » devront éventuellement changer. Jusque-là, ils peuvent créer de la peur ou promouvoir des opinions dépassées, mais nous pouvons rester calmes, rationnels et continuer. Quand la santé d’une personne s’améliore de manière significative, les médias grand public et leur éventail d’experts usés deviennent beaucoup plus faciles à ignorer.

Auteure : Anne Mullens, traduction par Mario Carrière

En résumé, les résultats de l’alimentation faible en glucides et cétogène finiront par avoir préséance sur le discours rétrograde. Il est inutile de confronter l’ancien discours, il vaut mieux simplement répandre la vérité autour de nous. C’est à nous de démontrer l’énorme impact positif que l’alimentation cétogène a sur notre santé.